Madeleine de Noël
Voici vos participations à la "Madeleine de Noël".
Je vous remercie de ce partage.
Bonnes fêtes à vous tous.
Syl
Le Noël de BEAT
Enfant le Noël
était très traditionnel : mère ,père et moi le 24 au soir avec mon cadeau (
il est vrai que dans ces années là il y avait beaucoup moins de cadeaux que
maintenant ), et en famille le 25 à midi.
Le plaisir +++++ du 24 au
soir était que l'on dînait beaucoup plus tard que d'habitude , dans
la salle à manger , devant la télé et que j'avais l'autorisation de la
regarder sans limite d'heure, wahouuu ! Et c'était mon
sommeil qui fixait mes limites devant l'écran. Je m'endormais le
nez dans mon assiette à dessert ......vide bien sûr !
Le Noël de MICHELE
Ma grand-mère
maternelle qui habitait à une trentaine de kilomètres de chez nous venait
passer la fin d'année chez mes parents.
Des moments de pur bonheur. Nous
vivions alors 15 jours fait de partage, d'échanges, de récits, de musique, d'activités
manuelles de décoration, de jeux de société et de cuisine où chacun
participait suivant ses compétences.(Pas encore de télé ou de jeux vidéo)
Le Noël de PETIT CHAPERON ROUGE
Après
avoir réfléchi à ta proposition de nouvelle madeleine, je me suis dit que je
n'avais pas de souvenir spécial, mes noëls d'enfance étant surtout pour moi des
impressions, des odeurs, des ambiances...
Et puis finalement, j'ai repensé au bonheur que représentait pour moi
l'installation de la crèche familiale, toute la magie de Noël était concentrée
dans ce moment privilégié. Cette joie était inversement proportionnelle à la
tristesse que j'éprouvais quand il fallait tout ranger jusqu'au noël prochain !
Aussi, le jour où, devenue adulte et mère de famille, ma mère m'a légué ce
"trésor", j'en ai été très touchée.
Le Noël de PHIL
J’avais onze ans. Je ne sais pas si je dois laisser
quelqu’un dire que c’est le plus bel âge de la vie.
Nous étions sortis dans le froid. Notez que je dis ça sans
savoir, parce que depuis le temps… Enfin pour un soir de noël, qui plus est
dans l’est, c’est plausible qu’il ait fait froid. Donc je l’affirme haut et
fort, nous étions sortis dans le froid. Nous avions ouvert la lourde
porte de bois, et nous nous étions entassés dans la vieille 203 de mon
grand-père : nous allions réveillonner chez mon oncle et ma tante, qui
habitaient (avec ma kyrielle de cousins) dans un immeuble nouvellement construit,
vers la sortie de la ville, sur la route de Lons. Nous étions partis en
cahotant sur les pavés disjoints de la rue. J’imagine encore des pavés
luisants, un peu gras, et puis, si on avait ouvert les vitres de la voiture,
j'imagine sentir ces relents de cave et de laiterie qui n’existent plus mais
qui emplissaient mon univers. J’imagine encore des réverbères diffusant une
pauvre lumière sale, en nombre insuffisant pour éviter de laisser un tas de
recoins sombres au détour des façades biscornues. Il n’y avait plus de loups-garous
ni de monstres, dans ces coins sombres : je l’ai dit, j’avais onze ans. Ce
n’est pas sans importance, puisque ce qui aurait lieu ce soir-là ne se
reproduirait plus. Je veux dire un repas de noël où mon grand-père trône au
milieu de la table, doublement centre de l’attention tant parce qu’il était
disert et volontiers blagueur que parce qu’il était également l’auteur de la
plupart des mets de roi dont nous nous régalions. M’en voudrait-il si je dis
que je n’ai aucun souvenir de ce que nous avons mangé ? J’espère que non,
parce qu’à onze ans on se fiche bien de ce qu’on mange, à part peut-être la
polka du dessert. Je pourrais néanmoins parier que le repas avait débuté par la
découpe du paquebot, comme je nommais ces longs pâtés à la croûte dorée dans laquelle
il insérait des tuyaux de papier sulfurisé en guise de cheminée. Je me lèche
les babines à cette évocation, tout en supputant qu’enfant je n’aimais pas
l’odeur ni le goût de ce pâté à la farce allégrement marinée. Pourquoi ce noël
garde-t-il pour moi un parfum de merveilleux ? Parce que c’était une
première fois. Mon cher grand-père s’était mis en tête, je ne sais pourquoi, de
me soumettre en cette occasion à quelque rite initiatique. J’avais sans doute
l’âge, d’après lui, de mettre un pied hors de l’enfance. Ainsi ai-je eu
l’honneur de boire un demi-verre de vin de paille, au grand dam de ma mère qui
regimba en vain, et surtout, surtout, de téter à la fin du repas quelques
bouffées d’une de ces cigarettes fines et colorées (je jurerais que la mienne
était verte, enfin j’ai cette couleur en tête) qu’il avait ramenées de Suisse.
J’imagine que j’ai aussitôt craché mes poumons. Quant aux craintes de ma mère,
elles ont été infondées puisque je n’ai jamais été fumeur. Je revois mon
grand-père heureux comme tout, fier de son coup, et indifférent aux
récriminations maternelles. Et moi aussi, qu’est ce que j’étais fier ! Je
buvais un peu de vin, je fumais une cigarette (suisse et verte, mais une
cigarette quand même) ! Je devenais un homme, non ? C’était la première
fois que mon grand-père me donnait le sentiment d’être guidé vers l’âge adulte.
C’était la dernière fois aussi. Il s’est éteint le printemps suivant.
Le Noël de FAY
J’ai deux madeleines de Noël :
Les Noëls de mon enfance commençaient toujours par le calendrier de l’avent.
Ce joli petit tableau doré et brillant que mes parents nous
achetait, était magique, il annonçait le compte à rebours !
Je me souviens de tons de bleus, d’étoiles et d’anges.
Il nous fallait, mon frère et moi, le partager, nous
ouvrions chacun à notre tour la petite fenêtre derrière laquelle se cachait un
joli petit dessin (pas encore de bonbons, chocolats ou autre petit objet
inutile !)
La fenêtre du 24 était la plus grande et la plus
attendue !
Jamais nous ne les avons ouvertes à l’avance ….Quelle
sagesse !
Le 25 au matin, c’était la file devant la porte du salon. Mon arrière grand père était le premier suivi par toute la famille par ordre décroissant, les adultes avaient ainsi la joie de voir les enfants s’émerveiller, en l’occurrence mon frère et moi ! Ça a duré 10 ans avant que des cousins n’arrivent et que mes arrières grands parents disparaissent.
Le Noël de GRAVOS
Noël
était une fête extraordinaire quand j’étais petit. On préparait la décoration
de la maison plusieurs jours avant. J’adorais cette période d’effervescence. Le
Noël dont je garde le plus beau souvenir doit être celui de l’année 1970 où
1971. La famille n’était pas riche et cette année là mes parents attendaient le
soir que je sois couché et la maison se transformait alors en atelier du Père
Noël. Ma mère se mettait à sa machine à coudre et m’avait confectionné cette
année là un déguisement de Zorro. Mon père lui m’avait fabriqué un magnifique
château fort avec des matériaux récupérés. Je garde un merveilleux souvenir de
ce Noël là. Un Noël à double effet car j’avais été heureux sur le moment de ces
superbes cadeaux puis plus tard quand j’ai appris leur origine cela été
Noël encore une fois car ces cadeaux se sont parés du scintillement de l’amour.
Un
autre Noël dont je me souviens bien c’est celui de l’année de mes quinze ans où
j’ai reçu ma première guitare que je possède toujours d’ailleurs.
Le Noël de Syl
Je n'ai pas de souvenirs particuliers d'un Noël, mais plus des sensations, une ambiance.
En fait, je préférais les préparatifs : faire le sapin, ressortir les décorations des cartons pour les installer dans la salle à manger, faire la crèche. La préparation du réveillon (qui se passait en famille) était aussi un grand moment : faire les truffes en chocolat, la buche aux marrons, les toasts... Une certaine fébrilité commençait à s'emparer de moi, l'heure H approchant au fil de la journée.
Toute cette période de préparation trouvait son aboutissement dans le départ pour la messe de minuit. Avant de partir, nous posions tous nos chaussons sous le sapin. Je savais qu'il se tramait quelque chose dans mon dos, car nous devions attendre mon père dans la rue (il traînait pour pouvoir installer les paquets pour que nous puissions les trouver à notre retour)
Les chants de Noël ont eux aussi une place importante dans la magie du moment : Dès que j'entends "Les anges dans nos campagnes "ou "Douce nuit", je me retrouve enfant, assise dans l'église, les yeux papillonnant de fatigue, espérant que la messe serait bientôt finie pour pouvoir retrouver la chaleur de la maison. Mais nous ne repartions jamais sans être allés regarder la crèche géante au fond de l'église. (géante par la taille, pas par le nombre)